Neuropédiatrie

Projet de recherche 1 : Etat de mal épileptique chez l'enfant et gène SCN1A

Contexte : Les crises épileptiques touchent environ 5% de tous les enfants. Pour une raison encore indéterminée, un certain nombre de jeunes patients montre une propension à présenter des crises épileptiques prolongées, d'une durée excédant parfois 30 minutes (état de mal épileptique). On peut estimer qu'environ 10% des enfants qui présentent une crise auront un état de mal à un moment donné de leur évolution. Ce type de crise s'observe particulièrement dans certains syndromes épileptiques de l'enfance bien délimités, comme le syndrome de Dravet (épilepsie myoclonique sévère du nourrisson). Ce syndrome se caractérise par l'apparition au cours de la 1e année de vie de crises épileptiques diverses, notoirement difficiles à traiter, chez des nourrissons auparavant en bonne santé. Dans la majorité des cas, la crise initiale est un état de mal dans un contexte fébrile. Il est maintenant bien établi que cette entité est associée à diverses mutations sur le gène SCN1A codant pour la sous-unité alpha 1 du canal sodique. De telles mutations sont par ailleurs de plus en plus fréquemment retrouvées dans d'autres types d'épilepsie dont la majorité se caractérise, entre autres, par l'observation de crises prolongées.

But de l'étude : Notre travail a pour but de savoir si, de façon générale, le gène SCN1A joue un rôle dans l'état de mal épileptique chez l'enfant. A beaucoup plus long terme, l'objectif est de contribuer à l'amélioration de la prise en charge de l'état de mal épileptique chez l'enfant, en adaptant le traitement du patient concerné à son génotype.

Hypothèse de travail : Des mutations sur le gène SCN1A étant très souvent retrouvées chez les enfants atteints du syndrome de Dravet ou autres syndromes épileptiques de l'enfance, dont la majorité manifeste un ou plusieurs épisodes d'état de mal épileptique, elles devraient également être plus fréquemment identifiées dans la population générale de tous les enfants présentant un état de mal épileptique, quelle qu'en soit la cause (« idiopathique », fièvre, ischémie,…).

Lieu de l'étude : Base : Hôpital des Enfants, Service de Pédiatrie, Département de l'Enfant et de l'Adolescent, HUG. Etude multicentrique Suisse (Unités de Neuropédiatrie des Hôpitaux pédiatriques suisses).

Méthode : Etude cas-témoins. 58 patients par catégorie.

Finalisation : Le projet est terminé et les résultats ont été publiés dans la revue "Epilepsy Research" : voir l'article ici >

Projet de recherche 2 : « Profils du microbiote intestinal dans les maladies inflammatoires du système nerveux central ».
Co-responsables : Dre Stéphanie Garcia Tarodo et Christian Korff

La détermination des profils du microbiote intestinal dans les maladies inflammatoires du système nerveux central (SNC) n’a pas été entreprise jusqu’à présent. Une corrélation entre les altérations de cette flore intestinale et l’auto-immunité du SNC est en voie d’émergence, notamment dans la sclérose en plaques chez l'adulte. L’identification des facteurs déclenchants de cette auto-immunité reste une étape primordiale dans la compréhension de la physiopathologie des maladies démyélinisantes du SNC. La population pédiatrique forme une cible vulnérable durant les processus de colonisation et de développement du microbiote intestinal et représente de ce fait un terrain d’intérêt clinique et thérapeutique pour identifier un lien entre microbiote et dysimmunité dans les pathologies auto-immunes du SNC.
Nous réalisons une étude cas-contrôle afin de déterminer le profil du microbiote intestinal chez les enfants diagnostiqués avec une encéphalomyélite aigue disséminée (ADEM) ou autre maladie inflammatoire du SNC et son rôle contributif de ce type de pathologie.

docteur Christian Korff
DR. Christian Korff
Médecin-Adjoint agrégé, Responsable de l'Unité de Neuropédiatrie des HUG,
Chargé de cours à la Faculté de Médecine de l'Uni GE